« - Allez, on va le refaire : cache-toi derrière cet arbre et moi, je repars et je fais comme si je ne t’avais pas vu et dès que tu entends du bruit…Zip!  Tu sors de ta cachette, tu me sautes dessus, et tu me croques!  D’accord?

Un loup affamé attend qu’une proie s’offre à lui.  Un lapin blanc  surgit et  propose au loup de le débarrasser du cheveu sur la langue qui le fait zézayer.  Le loup naïf accepte et le lapin s’enfuit.  Vient ensuite un lapin roux, qui lui aussi, distrait le loup de la pitance qu’il représente en lui prodiguant des conseils  pour attraper des proies. Le pauvre loup dupé ne goûtera à  aucun petit animal et change même radicalement de régime alimentaire.

-          Ce conte moderne dans lequel la ruse du plus petit déjoue la force du plus grand rappelle de nombreux contes traditionnels.  Ce recours à la tromperie pour déjouer des forces inégales réjouit toujours le lecteur.

-          Le personnage du loup est piteux, démuni, naïf et passif.  Le zézaiement dont il souffre rajoute à ses faiblesses.    Il est tout à l’opposé de l’image habituelle  du grand méchant loup. Ces attitudes font réagir et suscitent plusieurs questionnements  à son propos. 

-          Les actions se succèdent rapidement et les manigances des lapins incitent le lecteur à en imaginer les suites possibles. 

-          Le décor de la forêt est réduit pour l’essentiel à quelques troncs rouges sur un fond d’un noir opaque.  L’effet crée une ambiance sombre qui contraste avec la personnalité du loup; aurait-il laissé un part de lui-même dans cette forêt?

-          Les dessins sommaires montrent des têtes surdimensionnées aux visages expressifs.  On devine aisément l’état psychologique des personnages. 

-          L’adresse au lecteur insérée à la fin présente une mise en garde qui amplifie la drôlerie du dénouement.