Titre

Manoel le liseur de la jungle

Illustrateur(s)

BARRIER, Perceval

Éditeur

Éditions L’école des loisirs

Année

2024

Lectorat visé

À partir de 10 ans

Genre littéraire

Romans

Extrait

« - Kipling, vous connaissez?

Le grand ventilateur accroché au plafond avait choisi cet instant précis pour s’arrêter, laissant la place à un profond silence.  Tout le bar avait entendu ma question.

- Kipling ? Ce nom me dit quelque chose.  Ce ne serait pas un gars de Manaus?

- Peut-être.  Tout ce que nous savons, c’est qu’il a écrit un livre sur les tatous.

Un client assis à une table voisine de la nôtre s’immisça dans la conversation.

- Permettez que j’intervienne : j’ai entendu parler de ce Kipling.  C’est un anglais avec qui le cousin de ma belle-sœur a cherché des diamants dans le Minas Gerais.  Un type coriace. »

Résumé

Luizao pilote une pirogue sur le rio Juruá.  Il accepte d’accompagner Manoel, un tatou et grand lecteur, dans sa recherche de l’auteur du livre que lui-même lui a offert et qui s’avère être le recueil de contes de Rudyard Kipling, Histoires comme ça.  Manoel n’est pas du tout d’accord avec les propos de ce livre au sujet des tatous et veut que l’auteur se rétracte.  L’homme et le tatou partent donc à la recherche d’un certain Kipling.  Ils feront plusieurs rencontres; certaines très dangereuses et d’autres franchement inutiles.  C’est qu’il n’est pas simple de rencontrer un auteur mort depuis si longtemps.  Pour compliquer le tout, Manoel et Luizao tomberont sur un Kipling, mais qui n’a pas aucun talent d’écrivain!

Commentaire

  • Ce roman est drôle en raison de la tonalité, de l’absurdité de la situation et des anachronismes dans une recherche insensée en pleine jungle d’un auteur décédé au 19e siècle.
  • Les personnages paraissent loufoques en tant que caricatures de bandits et de trafiquants (Manoel, Luizao qui cherche l’amour, Bonenza, Kipling, le tatou qui est très recherché pour ses écailles).
  • Le récit fait aussi référence aux coutumes barbares jivaros qui comprennent des rituels avec des têtes humaines réduites.
  • On compte une illustration par chapitre environ, bien commentée et détaillée, comme si on s’efforçait de soutenir la capacité du lecteur à saisir le récit.  Ces légendes permettent à l’auteur de partager son point de vue sur les événements et les personnages, et cela est aussi vraiment comique tout comme la fin.
  • Le cadre du récit exotique nous entraîne dans un milieu inconnu et il est présenté par les personnages de manière très peu sérieuse, tout étant sujet à plaisanterie et moquerie, même les attaques de piranhas. 
  • Il serait pertinent de donner quelques informations aux élèves afin qu’ils aient des clés pour apprécier l’œuvre.  Nous proposons notamment de présenter le recueil de contes Histoires comme ça de Kipling et quelques informations biographiques au sujet de cet écrivain.  Si le temps le permet, la lecture à voix haute du conte Le commencement des tatous serait un excellent complément.