Titre

C'était un matin

Auteur(s)

NEEMAN, Sylvie

Illustrateur(s)

LYET, Pierre-Emmanuel

Éditeur

Éditions La joie de lire

Année

2023

Lectorat visé

À partir de 6 ans

Genre littéraire

Albums Contes/Récits

Extrait

« Ç’avait été un après-midi pelote. Un après-midi rouge, aussi, fauteuil et feu dans la cheminée, un après-midi thé et gâteau à la cannelle.

 À présent c’était un soir espoir, un soir lumière dans le noir.

 Ça approchait. Millie le savait, comme sa mère l’avait su, et sa grand-mère. »

Résumé

Millie, une petite souris, aime écrire au sujet de la nature qui l’entoure et qui n’est jamais la même chaque jour. Elle aime aussi écrire sur sa solitude et son attente d’un heureux événement…

Commentaire

  • Il s’agit d’un récit poétique d’une grande sensibilité qui raconte le bonheur de rêver une famille, de la construire, puis de vivre ensemble. Il y est question de patience et d’amour, mais aussi d’écriture comme moyen de meubler l’attente et la solitude, comme une façon de garder de précieuses traces des moments heureux. Puisque le sujet est abordé du point de vue de la future maman, l’album est susceptible d’amener le jeune lecteur plus loin dans sa compréhension de la vie. Comment s’est passée l’attente de sa propre naissance? Pourquoi cela semble-t-il si long pour Millie? Où est le père des souriceaux?

 

  • La qualité de l’écriture est remarquable. Il y a une certaine pudeur et du mystère dans le choix des mots disposés en vers. L’héroïne permet au lecteur d’avoir accès à ses espoirs, à ses craintes et à ses observations de son environnement, mais se refuse certaines pensées (« Elle n’ose pas trop y penser. ») L’écriture l’amène à demeurer calme, autant que possible dans le moment présent, en étant attentive à ce que captent ses sens : « C’était un matin fourrure, un matin museau et pattes mêlés. Un matin mauve, aussi, et puis vitres froides et buée coton. »  Ponctué d’onomatopées et enrichi par les questionnements de la petite souris, des images à profusion et des sonorités poétiques, le texte permet d’apprécier les ressources de notre langue.

 

  • Le rapport au temps est intéressant dans l’album. La répétition des mots « C’était un matin » pour chaque nouvelle journée (ou chaque entrée dans le journal) rythme la lecture, montre la durée relative du temps qui passe, la longueur de l’attente opposée à la rapidité des moments heureux.

 

  • Les illustrations rendent à merveille les états d’âme de la souris et le confort de son cocon magnifique aux couleurs chaudes, qui n’attend que l’arrivée de la progéniture. Même si l’attente semble parfois s’éterniser, l’espoir demeure. Comme le texte, les images sont tendres, douces et agréables.