«J’attrape une liane de lierre et la noue en couronne.  Avec de jolies fleurs des prés, j’y ajoute quelques notes colorées.  Délicatement, je la pose sur sa tête. 

-Tu es la princesse Baba-au-Rhum du parc Lancelot!

-Oh, fait-elle en tâtant son chapeau de fortune.  Et tu dis que tu n’es pas sorcière?

Je la regarde, la main sur le cœur :

-Foi de Margot, deuxième princesse du parc, je n’ai rien d’une sorcière.  Faire de belles choses, tu sais, ça ne demande en général pas de magie.

-Alors comment s’y prend-on? »

Margot est au parc et s’amuse à faire du patin à roues, pendant que sa mère est plongée dans un roman policier.  Jusque-là, rien d’inhabituel, c’est un mercredi bien ordinaire.  Mais, la petite fille que rencontre Margot est tout à fait extraordinaire : c’est une sorcière, une vraie!  

-Dans ce roman merveilleux, l’auteure nous propose un univers surprenant et fantaisiste.  Le récit qui sollicite l’imaginaire du début à la fin est d’une pure candeur et invite le lecteur à jouer le jeu de la fiction. Aucun compromis n’est fait dans la construction de l’histoire, tout est fou et déroutant!

-La tonalité humoristique est maintenue grâce aux personnages bien campés.  Ces derniers ont de la personnalité et sont très colorés.   Margot, la protagoniste est fonceuse et n’hésite pas un instant à aller vers la sorcière avec qui elle tisse des liens d’amitié.  Toutes deux sortent transformées de cet après-midi, car elles s’apportent mutuellement quelque chose de positif.

-La sorcière ne connaît rien à l’amitié, n’est pas encore très forte en magie et a elle aussi une mère qui parfois sévit à son endroit.  Ces caractéristiques la rendent  vite adorable et intrigante. 

-Les dialogues ont un effet de spontanéité et de naturel grâce à l’emploi de phrases incomplètes ou incorrectes et aux nombreuses interjections.  Ce sont ces échanges entre Margot et la sorcière qui font avancer l’histoire.  La narration assumée par la protagoniste épouse parfaitement les tribulations de cet après-midi spécial.  Tout est rapide et s’accélère même parfois!

-Le lieu où se déroule l’histoire est familier à tous et cela rend encore plus excitantes les péripéties des deux petites!  On rigole en imaginant des arbres à saucisses, des garçons métamorphosés en saucisses aussi!  Le parc décrit dans l’œuvre devient l’endroit où s’exerce librement notre imagination.

-La fin nous fait sourire encore davantage, si cela est possible.  Il est permis de s’attendre à une suite…de l’œuvre ou du moins, très certainement de retombées majeures dans la vie de Margot!