Le Cousin hyperactif
Éditions du Boréal
2014
À partir de 7 ans
Romans
« Pendant que M.Beausoleil dicte son texte, Sébastien cherche un crayon. Il en avait deux, c’est sûr! Où est l’autre? La tête dans son pupitre, il cherche sans succès au milieu d’un grand fouillis de livres et de papiers. Il finit par trouver, dans un coin, un petit crayon tout rongé, la mine cassée. M.Beausoleil continue : « Les vagues arrachèrent ce qu’il restait d’amarres pendant que le capitaine…» Sébastien hésite, puis il se rend à l’avant de la classe pour tailler son crayon. Il tourne la manivelle du taille-crayon qui gruge bruyamment le bois. En même temps, il compte sur le calendrier du babillard les semaines qui restent avant les vacances de Noël. C’est comme cela dans la tête de Sébastien, ses pensées changent et se promène sans cesse.»
Sébastien a l’impression qu’il fait tout de travers, qu’il n’est pas intelligent, qu’il n’est pas capable d’écouter et de se concentrer à l’école. Il est la risée de ces amis, se fait gronder sans cesse par son enseignante et exaspère ses parents. Son quotidien le rend triste. Lorsque les gens autour de lui comprennent qu’il a un déficit d’attention avec hyperactivité, la vie prend un tout autre tournant pour lui.
Accompagné par trois docteurs spécialisés dans le trouble d’attention avec hyperactivité, Jean Gervais dépeint un contexte familier qui démystifie ce problème commun, mais mal connu.
− Le quotidien parfois difficile voire chaotique des élèves hyperactifs est dépeint avec réalisme, sans exagération. Le lecteur peut se mettre facilement dans la peau du personnage principal et vivre ses angoisses et ses questionnements.
− Les sentiments de Sébastien de perte de contrôle sur lui-même et de tristesse d’être rejeté sont bien révélés au lecteur qui développe de l’empathie pour lui : «Cette nuit-là, Sébastien s’endort très tard. Il n’aime pas sa vie. Trop plate. Il aimerait mieux ne pas exister. Et puis, sa tête est folle. Elle ne pense à rien, comme le dit sa mère. Il n’est peut-être pas intelligent!»
− L’auteur expose les préjugés courants qui sont entretenus à l’égard de ces élèves, de leurs parents et des professeurs qui les accompagnent : «Il ne peut laisser Sébastien seul à la maison. Et personne ne veut le garder. Il y a bien sa grand-mère. Elle garderait avec plaisir Marie-Ève, mais sûrement pas Sébastien. Trop agité! Épuisant! Il est trop gâté! « Pas surprenant, avec des parents divorcés!» répète-t-elle à qui veut l’entendre.»
− Les exemples et les comparaisons décrivant les symptômes d’une personne hyperactive sont efficaces et aident à la compréhension du phénomène : «Maintenant, Sébastien est plus heureux. Il comprend qu’il n’est ni stupide ni mal élevé. Il est normal. Comme d’autres ont besoin de lunettes pour mieux voir, lui a besoin d’une aide particulière pour apprendre à maîtriser son attention et son comportement. À cause d’un problème biologique.»
− Lorsque les camarades et les parents de Sébastien s’informent davantage sur le sujet, le lecteur assiste à leur cheminement de pensée et à l’émergence d’une nouvelle conception de l’hyperactivité. La considérer comme un trouble du développement de nature biologique invite à l’acceptation, à la recherche de solution et à la tolérance.
− À la fin de l’histoire, quelques pages sont consacrées à la définition du déficit d’attention et de l’hyperactivité, à l’explication clinique de sa source et à des suggestions d’interventions et d’ouvrages pour améliorer le quotidien des personnages qui ont ou côtoient ce problème : «Les petites gratifications fréquentes et à très court terme sont préférables aux récompenses plus grosses mais plus éloignées (oubliez la bicyclette à la fin du mois!). »
− Un touchant mini-roman qui explique avec doigté, exactitude et aisance le sujet du déficit de l’attention avec hyperactivité chez les élèves. Pour parents, élèves, enseignants et tous les acteurs sociaux du monde de l’enfance.