C’est ici, le Panama ? Une histoire de migration
Éditions Bayard Jeunesse
2013
À partir de 8 ans
Documentaires
« Quand Plume, la jeune paruline mâle à calotte noire, se réveilla se jour-là, le bout de ses pattes était glacé. Jamais il n’avait eu aussi froid. Même si on était encore en août, une fine couche de givre scintillait sur chacune des feuilles de sa demeure, près du cercle polaire arctique. Plus frissonna, en partie parce qu’il avait froid, en partie parce qu’il était excité. S’il faisait si froid, le temps était sûrement venu pour lui d’entreprendre sa première migration vers le sud, jusqu’au Panama ».
Ce livre est à mi-chemin entre le documentaire et le récit. Il raconte l’histoire d’un jeune oiseau, Plume, qui, faute d’être parti en même temps que les autres oiseaux de sa famille, est forcé de faire le long voyage de migration vers le Panama en solitaire. Privé des repères des autres oiseaux de son espèce, il tente de demander son chemin à d’autres animaux qu’il rencontre en route.
-Le vocabulaire spécialisé indique d’entrée de jeu qu’il s’agit d’un ouvrage documentaire : « Plume aperçut alors un lagopède alpin. Tout l’été, les lagopèdes étaient difficiles à repérer, en raison de leur plumage bien moucheté, qui se fondait dans le paysage ». Les informations s’intègrent toutefois très bien dans le récit, y contribuent sans l’alourdir.
-Plume est un jeune oiseau. C’est sa première migration en solo et il manifeste, face à ce défi, une certaine naïveté qui le rend attachant aux yeux du lecteur : « Plume avait entendu des parulines plus âgées parler du Panama. Là, il faisait chaud toute l’année, même la nuit. Plume avait également entendu dire que certains insectes étaient aussi gros que des parulines. Mais il n’y croyait pas vraiment ».
-Afin de pouvoir renseigner le lecteur sur plusieurs espèces différentes, Plume passe peu de temps avec les animaux qu’il rencontre sur son chemin. L’auteur réussit toutefois à décrire en peu de mots la personnalité de chacun : « Les baleines à bosse peuvent nager très rapidement, mais la nouvelle amie de Plume était tellement occupée à bavarder avec d’autres baleines qu’en une journée ils n’avaient presque pas avancé ».
-Le format « album » du livre permet d’apprécier le réalisme des illustrations. Soyeon Kim a utilisé un mélange de techniques et de matériaux pour donner aux illustrations un effet tridimensionnel. Dans ce livre, le collage côtoie donc le dessin et la peinture. On remarque entre autres l’utilisation de l’aquarelle et du feutre parmi les matériaux. Les couleurs vives et le mouvement rendent le tout dynamique.
-À la fin du récit est fournie une carte de «l’itinéraire réel des parulines à calotte noire », comparé à l’itinéraire de Plume dans le récit, ce qui aide à faire la part des choses entre l’histoire et la réalité. Des capsules d’informations supplémentaires sont également présentées à propos de toutes les espèces que Plume a rencontrées sur son chemin. La dernière page du livre offre d’autres informations à propos de la migration en général.